Vala, j’ai déjà fait un sujet là dessus,mais sous le pseudo de juju19, et y’a un bail. Donc voilà mon histoire
1 : Le livre
—Sophie !
Ce cri venait de retentir, brisant le silence habituel qui régnait dans la grande maison des Portaux. C’était madame Portaux, une belle jeune femme de trente-cinq ans, qui l’avait poussé. Elle était rousse, et avait la peau bronzée par dix ans passés dans le sud de la France. Ses yeux verts en amande pétillaient de malice.
—Oui, m’man ! J’arrive ! lâcha une adolescente blonde d’environ quatorze ans.
Elle dévala l’escalier de marbre qui séparait son étage de l’étage du dessous, où il y avait les appartements de ses parents. Elle pénétra doucement dans leur chambre. Une douce lumière baignait dans la pièce, projetée par les quatre grandes fenêtres bordées de feuilles d’or pur. Tout en marbre et or, c’était une mini réplique de la chambre d’un roi. La pièce faisait dans les cent mètre carrés, et le sol était en parquet de Versailles fraîchement ciré. Au mur, des tableaux de collection étaient accrochés, ainsi que des gravures en albâtre. Des meubles de bois marquetés remplis de bibelots en argent et de vêtements en soie étaient aux quatre coins de la pièce. Le plafond représentait une scène du paradis, avec des nuages, dieu, des saints et tout le tralala. En dessous, trônait un grand lit à baldaquins en velours rouge. Andréa Portaux regarda sa fille avec amour, prit quelque chose dans un tiroir, et lui dit en tendant la main :
—Tiens, mon ange, ton argent de poche.
Elle tenait 1000 € entre ses doigts.
Puis, elle se pencha pour l’embrasser sur le front, et c’est alors qu’elle disparut. Tout le décor s’estompa, et Sophie Portaux se réveilla. Elle regarda le réveil du sombre dortoir de l’orphelinat des Pâquerettes et soupira. Il était deux heures du matin. Elle avait encore rêvée de la mère idéale. C’était toujours la même femme qui hantait ses nuits depuis 2 semaines. Pour elle, qui était orpheline depuis que ses parents étaient morts dans une tempête, c’était une expérience incroyable que de penser qu’elle pouvait avoir une mère… mais pourquoi une mère? Elle ne rêvait jamais la nuit d’un père riche et affectueux, qui la gâterai. Pourtant, elle voulait deux parents, pas seulement une mère. Elle grogna et alluma la vieille lampe de poche qu’elle avait trouvée dans la cave de l’orphelinat, tandis qu’elle était de corvée de repas. Elle projeta le faisceau de la lampe vers un livre poussiéreux, et l’entama. Puisqu’elle n’avait rien d’autre à faire, autant le lire, car il serait sans doute le seul qu’elle aurait un jour le moyen de feuilleter en sachant qu’il était à elle. Elle l’avait trouvé au grenier dans la journée, lors d’un des rares moments où elle ne devait pas travailler, soit pour l’école, soit pour M. Grat, l’horrible directeur de l’orphelinat, qui était par ailleurs le maire du petit village d’Agna. Enfermé dans une malle en métal, Sophie avait eu beaucoup de mal à ouvrir la serrure rouillée. Elle avait fini par la déverrouiller avec l’aide de la petite barrette qui retenait en permanence ses longs cheveux blonds méchés de châtain. A l’intérieur, il y avait… rien du tout. La jeune fille avait alors froncé les sourcils de dépit, et tournait déjà les talons, lorsque un bruit déclic s’était fait entendre derrière elle. Elle avait pivoté brusquement, et son regard avait convergé immédiatement vers la malle. Qui s’était ouverte sur un double-fond. Sophie avait faillit pousser un cri de joie, mais se mordit les lèvres ; il ne fallait surtout pas que M. Grat sache qu’elle était là, ou elle se ramasserai à coup sûr un an de travaux ménagers (travaux esclavagiste, oui ! Nan mais !). S’approchant avec excitation, elle se pencha dessus, et se retrouva en train de contempler avec espoir… un livre ! Son visage se décomposa lentement. Elle ne savait pas lire cette langue ; ce n’était sûrement pas du français ou du latin. Cela ressemblait à… à quoi, au juste? Elle n’avait jamais rien vu de comparable ; des arabesques traversées par des barres en large, en haut et en travers semblaient valser sous ses yeux. Attendez, elle n’était pas dyslexique ! C’était quoi, cette danse de lettres? Ils se prenaient pour des humains ou des danseurs professionnels, ou quoi? Soudain, ils cessèrent de danser, et des lettres (enfin, des sortes de lettres), s’étaient remis précipitamment à leur place. Elles s’étaient transformés en lettres normales, comme ça, sous ses yeux. Le titre lui avait alors apparut clairement :
La magie, de Klira Romi. La magie, non mais elle se fichait de qui, la Kliri, ou Kliara, ou elle-ne-savait-plus-quoi ! La magie… L’enfant avait levé les yeux au ciel, voulant le prendre à témoin, mais elle ne prit que de la poussière dans l’œil. Agacée, elle prit un vieux mouchoir rongé par les mites dans sa poche, afin de s’essuyer les yeux. Elle DÉTESTAIT la poussière ! Et elle HAÏSSAIT qu’on se moque d’elle ! Alors, entre le livre et la vieille pièce, elle ne savait pas ce qui l’énervait le plus. Puis, Sophie prit le livre (qui ressemblait à l’idée qu’elle se faisait d’un grimoire), et descendit en bas pour le cacher dans sa taie d’oreiller.